Et la saison démarre enfin...
- cobbling
- 9 janv. 2016
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Alors que nos regards, à nous, Européens, seront tournés demain vers les Championnats nationaux de cyclo-cross, que ce soit à Besançon pour les français ou à Lille pour les belges, c'est cette nuit, à l'autre bout du monde, que la saison sur route 2016 sera définitivement lancée à l'occasion des Championnats d'Australie sur route.
Après l'étincelante victoire de Rohan Dennis, dans la nuit de mercredi à jeudi sur le contre-la-montre, c'est cette nuit que la succession d'Heinrich Haussler va se jouer, sur le circuit de Buninyong, dans l'état de Victoria, à environ 80km au Nord de Geelong, théâtre des Championnats du Monde sur route en 2010. Si Simon Gerrans fait très clairement état de principal favori à la succesion du coureur de la formation IAM, qui a, par ailleurs, déjà annoncé qu'il ne participerait pas à l'épreuve, la course au titre s'annonce comme un match entre les coureurs des équipes Orica-GreenEDGE, menée par Caleb Ewan et Simon Gerrans notamment, et Drapac, menée par William Clarke ou encore Lachlan Norris. Une rencontre qui devrait être arbitrée par les deux pensionnaires de la formation BMC, Richie Porte et Rohan Dennis, tous deux médaillés sur l'épreuve chronométrée.
Au même moment, sur l'île voisine de Nouvelle-Zélande se tiendra également le championnat de Nouvelle-Zélande sur route. Si le pays n'a pas véritablement d'équipe capable de cadenacer la course, rien ne dit cependant que le titre reviendra à l'un des kiwis évoluant dans le World Tour... Contrairement à l'épreuve australienne, les Jesse Sergent, George Bennett et autres Sam Bewley devront batailler dur pour obtenir la victoire.
Si deux nouveaux Champions nationaux seront déclarés à l'issue de ces épreuves, ce week-end va également véritablement marquer le début de la saison sur route. Si la majorité des coureurs participants au Tour Down Under sont d'ores et déjà arrivés à Adélaïde, ils se contentent pour le moment d'arborer la région hôte tranquillement, impatients d'enfin pouvoir lâcher les chevaux. Et c'est justement ce week-end de championnats qui marque la fin de la préparation hivernale pour tout le peloton professionnel. En effet, à une semaine de la première course de la saison, sur la People's Choice Classic, qui sert traditionnellement de préambule au Tour Down Under, les coureurs sentent la tension monter petit à petit, l'adrénaline les gagner à nouveau, tout comme cette irrésistible envie d'épingler les dossards sur le maillot et, d'enfin, reprendre place au sein du peloton.
Outre le simple fait d'être une course de reprise, comme le sont également les Tour de San Luis, en Argentine, du Qatar ou encore la Tropicale Amissa Bongo, au Gabon, ces épreuves offrent également aux coureurs une première occasion de se tester, sous un climat bien plus clément que celui qui sera probablement offert à ceux qui débuteront sur le Grand Prix d'Ouverture La Marseillaise ou sur l'Etoile de Bessèges par exemple.
On dit souvent que le Tour Down Under est une épreuve qui manque d'intérêt car les sprints y sont trop nombreux. Or, la chaleur accablante qu'offre l'Australie à cette période de l'année, associée à des circuits rapides et donc usants, ou aux quelques ascensions comme la désormais célèbre Willunga Hill, offrent déjà son lot de difficultés à cette première épreuve de la saison, qui est bien loin d'être une promenade de santé pour coureurs "en cours d'affutâge". Si le Tour Down Under, tout comme le Tour de San Luis, du Qatar ou la Tropicale Amissa Bongo ne constitue pas un objectif à part entière pour la quasi totalité du peloton, il permet aux coureurs de se tester, une première fois, de faire le bilan de la préparation, de se rendre compte de l'état de forme et du travail qu'il reste à accomplir avant les premiers objectifs, bien souvent printaniers. Le Tour Down Under, c'est aussi l'occasion de sonner l'heure de la rentrée des classes au sein du World Tour, d'attribuer les premiers précieux points de la saison, et d'établir un premier classement, avant de retrouver le circuit World Tour, plus d'un mois plus tard, sur les routes du Paris-Nice et celles de Tirreno-Adriaticco.
Si le Tour Down Under devrait nous offrir une nouvelle fois de belles explications entre sprinteurs, force est de constater que, depuis André Greipel en 2010, aucun pur sprinteur ne s'est imposé au classement général de l'épreuve, qui était d'ailleurs la seule épreuve par étapes du calendrier World Tour que les sprinteurs pouvaient espérer remporter.
En attendant, si Simon Gerrans sera également le grandissime favori du Tour Down Under, force est de constater que l'épreuve nous réserve chaque année son lot de surprise, comme lors du sacre de Tom-Jelte Slagter, en 2013, ou même celui de Rohan Dennis, en 2015, au nez et à la barbe de Richie Porte et d'un certain Cadel Evans, voire avec les victoires d'étapes inattendues comme celle notamment de Jack Bobridge la saison dernière. Rendez-vous donc Dimanche prochain, pour la People's Choice Classic, et Mardi prochain pour le grand lancement de la saison World Tour 2016... qui nous promet d'être riche en émotions...
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