Bobridge is back!

Que dire? Si ce n'est chapeau l'artiste! Hier, nous vous parlions d'une course qui allait probablement se jouer entre les coureurs d'Orica-GreenEDGE et de Drapac avec, pour arbitres, les deux représentants de la formation BMC. C'était sans compter sur l'épatant Jack Bobridge, qui nous a au moins donné raison sur un point: 2016 s'annonce être un très bon cru. Il serait certes bon de ne pas s'enflammer aujourd'hui, après à peine une course disputée, mais le numéro réalisé par le néo coureur de la formation Trek-Segafredo est tel que l'on ne peut s'empêcher de rêver voir cela tout au long de l'année.

Présent dans l'échappée matinale, puis lancé dans un contre-la-montre individuel de près de 90km... voilà ce qui rend cette victoire encore plus belle. Evidemment, de tels exploits se sont déjà produits par le passé, mais dans notre cyclisme moderne, cadenacé par des "équipes barbelets", qui peut dignement se prendre à rêver d'un tel exploit, si ce n'est sur les pavés des Flandres et du Nord de la France? Pas grand monde. Pourtant Jack Bobridge l'a fait. Seul représentant de la formation Trek-Segafredo au départ, face aux 11 élements de la formation Orica-GreenEDGE ou aux 14 coureurs de l'équipe Drapac, Jack Bobridge, déjà sacré en 2011, est venu rappeler au grand public quel incroyable coureur il peut être, à la manière de sa victoire la saison dernière sur les routes du Tour Down Under, quelques semaines à peine après la fin de son contrat chez Belkin, ou encore en 2010, quand il venait s'imposer au terme d'une magnifique échappée sur les routes de l'Eneco Tour, alors qu'il était dans sa première année au sein du World Tour et au sein de la formation Garmin-Transitions.

Jack Bobridge était effectivement un coureur peu habitué à gagner lorsqu'il évoluait dans le World Tour, et n'avait d'ailleurs plus levé les bras sur une épreuve sur route depuis son départ de la formation Garmin, à l'issue de la saison 2011. C'est finalement en 2015, sous les couleurs de la formation Continentale australienne Budget Forklifts, ou de AIS Australia sur les routes du Tour Down Under, que Jack Bobridge s'est rappelé au bon souveni de chacun, redevenant tout à fait naturellement l'incroyable coureur que l'on connaissait sur la piste... et chez Garmin. Car ses passages chez Orica-GreenEDGE en 2012 puis chez Belkin en 2013 et 2014 ont finalement freiné la progression du coureur originaire d'Adélaïde, en l'enfermant dans un rôle d'équipier qu'il n'a pas lieu de tenir toute une année. Jack Bobridge est effectivement un coureur de panache, un coureur offensif, capable de déjouer les pièges et les pronostiques et de surprendre, comme il l'avait déjà fait en 2015 sur le Tour Down Under, à Campbelltown, et comme il l'a majestueusement fait, cette nuit, sur le circuit de Buninyong.

C'est sur ses terres, dans la région d'Adélaïde, que Jack Bobrdige aura l'honneur, dimanche prochain, d'inaugurer son maillot de champio national, à l'occasion de la People's Choice Classic, avant, souhaitons-le, de briller sur le Tour Down Under, pour marquer au fer rouge son retour au sein du peloton World Tour, dans une formation Trek-Segafredo qui devrait, espérons-le, lui accorder d'avantage de libertés que ce ne fut le cas ces dernières années. Car Jack Bobridge est un brillant rouleur, un très bon finisseur que les pistards ne présentent plus. S'il a échoué dans sa tentative d'établir un nouveau record de l'heure, son palmarès aux quatre titres mondiaux et aux douze titres nationaux sur piste, toutes catégories confondues, parle pour lui, tout comme ses quatre victoires professionnelles, comportant deux titres nationaux... et deux victoires sur le circuit World Tour, ce qui n'est tout de même pas rien.

#JackBobridge #TrekSegafredo #ChampionnatsdAustralie