La réforme UCI de Cobbling.
- cobbling
- 27 déc. 2015
- 6 min de lecture

La réforme de l'UCI fait couler beaucoup d'encre. Sûrement bien plus depuis l'annonce d'ASO, qui envisage de ses épreuves du calendrier World Tour. Ce n'est un secret pour personne, cette réforme ne tient pas debout et tend d'avantage a faire couler notre sport qu'à lui rendre son prestige et son attrait.
Chez Cobbling, nous sommes attachés à notre sport, à certaines de ces valeurs (beaucoup même) et nous sommes, nous aussi, contre cette fameuse réforme de l'UCI.
Plutôt que d'écrire un grand et long article sur ce qui ne va pas avec cette fameuse réforme et ce qu'elle changerait concrètement dans notre monde, nous avons choisi de vous proposer notre réforme à nous, abordant quelques points bien précis.
Tout d'abord, attaquons nous au chevauchement du calendrier World Tour. Celui-ci gène de nombreuses personnes. Autant être clair tout de suite: pas nous. Voir Tirreno-Adriaticco et Paris-Nice se chevaucher ne nous gêne absolument pas. Nous trouvons d'ailleurs que cela ajoute un petit quelque chose à ces épreuves, qui se battent chaque année en vue d'obtenir son lot de favoris. De plus, ces deux épreuves sont toutes les deux des épreuves dites de préparation, soit à Milan-San Remo, soit aux autres Classiques voire, même au Tour de France pour certains. Ce statut n'enlève cependant rien à leur prestige et ce chauvauchement devient intéressant, pour nous, lorsqu'il oblige les coureurs à se demander quelle sera, pour eux, la meilleure épreuve préparatoire.
La question est cependant plus délicate conernant le Tour de Suisse et le Critérium du Dauphiné, dernières répétitions avant le Tour de France. Epreuves montagnardes par excellence, le Dauphiné offre l'avantage, ces dernières années, de proposer aux coureurs certains cols et même des étapes à l'identique de celles proposées en Juillet. Une reconnaissance grandeur nature qui n'est pas négligeable quand on rêve de ramener le maillot jaune sur les Champs Elysées. Cependant, la Suisse offre, elle, un plus petit nombre de jours “off” entre la fin de son épreuve et les Championnats nationaux puis le Tour de France. Il n'est donc pas rare de voir certains coureurs enchaîner immédiatement après le Dauphiné sur une autre épreuve, pour garder le rythme et paufiner encore un peu plus la préparation au Tour.
Si la question du chevauchement ne se pose pas sur Tirreno et Paris-Nice, car il semble difficile de voir les favoris s'aligner au départ des deux épreuves, le problème est bien présent avec le Dauphiné et le Tour de Suisse, deux épreuves qui présentent chacunes leurs précieux avantages. Voir les deux épreuves décalées de quelques jours pour permettre à ceux qui le souhaitent de doubler serait une bonne idée mais l'accumulation d'efforts dans ces cols pourrait également être à double tranchant. Reste à savoir combien de leaders prendraient donc ce risque....
La mondialisation du cyclisme est également un point qui semble tenir partiuclièrement à coeur aux dirigeants des grandes instances du cyclisme. Voici un point qui ne nous dérange pas non plus mais sur lequel nous souhaitons apposer quelques limites. Introduire au calendrier UCI World Tour des épreuves sans intérêt et qui, au final, ne sont que des fantômes (nous parlons, bien sur, du fameux Tour of Beijing) est une idée pour le moins stupide. De plus, l'introduction de ce genre d'épreuves, en toute fin de saison a deux autres gros points faibles. Nous cyclistes sommes de nature très conservatrice. Introduire donc une épreuve comme le Tour of Beijing en toute fin de saison en guise d'épreuve du clôture du calendrier UCI World Tour en lieu et place du mythique Tour de Lombardie a fait grincer des dents plus d'un observateur, nous compris. Le Tour de lombardie est, traditionnelement, le dernier épisode du World Tour et devrait le rester. En revanche, bonifier certaines épreuves ayant fait leur preuves comme le Tour de Californie ou le Tour du Qatar par exemple serait une bonne idée. Le Qatar n'est certainement pas l'épreuve qui attirera le plus de spectateurs mais c'est une belle épreuve qui attire les coureurs et sur laquelle il y a un vrai intérêt sportif. Concernant le Tour de Californie, l'épreuve a conquis, au fil des années, le coeur des équipes, des coureurs et des fans de cyclisme pour devenir incontournable pour bon nombre d'entre eux. Elle est l'épreuve phare du calendrier Américain, devant les deux classiques World Tour du Canada, et aspire à le rester, tout en bénéficiant à son tour d'un statut World Tour.
Concernant les Tour Down Under et Tour de San Luis, une inversion des statuts serait à envisager. Même si nous, chez Cobbling, nous sommes particulièrement attachés à ce Tour Down Under, force est de constater que cette épreuve est en nette perte de vitesse ces dernières années alors que l'épreuve argentine ne cesse de se développer et attire de plis en plus les cadors du peloton. Autre alternative possible, proposer le statut World Tour aux deux épreuves, ce qui ne serait pas génant dans la mesures où peux de coureurs dits “de Grands Tours” se frottent aux routes australiennes. Le plateau de ces épreuves ne serait donc pas ou peu changé.
Concernant la labellisation du Tour du Qatar, celle-ci nous tient particulièrement à coeur car elle sacrerait soit un coureur de classiques soit un sprinteur. Or, de nos jours, aucune épreuve à étapes du World Tour ne peut laisser l'opportunité à un sprinteur de remporter le classement général. Nos sprinteurs doivent désormais se contenter de quelques étapes par ci par là et d'un éventuelle ouverture sur Gent-Wevelgem, la Cyclassics d'Hambourg et, parfois, Milan-San Remo.
Autre sujet récurent dans les réformes proposées par l'UCI, le fameux système de promotion et d'attributions de licences aux équipes. Si les sponsors souhaitent avoir un maximum de garanties avant d'investir sur une équipe, il semble cependant normal de rappeler que le cyclisme reste un sport et que dans chaque sport il y a une compétition et, donc, un classement. Plutôt que d'attribuer une licence de 2 ou 3 ans à une équipe, le cyclisme devrait s'inspirer de la quasi totalité des autres sports et créer un système de promotions et de relégations à l'issue de chaque saison. Ainsi, un “championnat” World Tour serait créé, de même qu'un “championnat” Continental pro et un Championnat “Continental”, comme cela est déjà le cas avec les clubs de DN par exemple. Le système de relégation du World Tour serait donc basé essentielement sur le classement UCI World Tour par équipes, les points des coureurs étants attribués à l'équipe et exclusivement à l'équipe, alors que le système de relégation et de promotions de Continentale Pro à World Tour et de Continentale à Continentale Pro serait, lui basé sur un classement classique regroupant les différents circuits continentaux. Les deux meilleures formations de chaque division se voyant promus à l'échelon supérieur tandis que les deux dernières formations sont, elles, reléguées.
En revanche, les attributions de Wild Cards pour les épreuves World Tour dépendront toujours exclusivement des organisateurs et les points World Tour éventuellement marqués par une formation Continentale Pro ne seraient en aucun cas attribué au classement de leur division.
Ce système pourrait en satisfaire quelques uns, en décevoir beaucoup d'autres, mais une chose est certaine, ce système de promotions et de relégations pose une difficulté bien plus dure à éffacer: celle de l'argent.
Tant que les équipes ne toucheront pas de droits sur les retransmissions télévisées pour s'assurer un revenu autre que l'investissement du sponsor titre, ce système n'aura aucune chance de fonctionner. De même que, tant que les formations ne trouveront pas un moyen de gagner de l'argent autrement que par le biais de ses sponsors, ces derniers ne verront malheureusement que peu d'intérêts à investir dans notre sport. L'argent est le nerf de la guerre et ce n'est pas lui qui nous aidera à nous développer.
Si l'UCI semble bien incapable de proposer quelque chose de cohérent, Cobbling n'estime pas pouvoir faire mieux mais une chose est sure, la réforme de l'UCI ne peut pas rester telle qu'elle est. Si Brian Cookson et son équipe aimaient un temps soit peu le cyclisme, ils penseraient d'avantage à sa pérénité qu'a l'argent qui découlera de leur réforme. Si les scandales sont légions en ce moment dans le sport de haut niveau, le cyclisme n'est pas à l'abri d'un nouveau scandale... mais au moins, cette fois, il ne sera absolument pas question de dopage.... Juste d'un manque de bon sens à couper le souffle.
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