La saison noire d'Arthur Vichot
- cobbling
- 30 nov. 2015
- 4 min de lecture

Brillant Champion de France sur le circuit de Chantonnay en 2013, 3e et vainqueur d'étape, en bleu-blanc-rouge, sur Paris-Nice en 2014 ou encore vainqueur, au panache, sur la 5e étape du Dauphiné en 2013, Arthur Vichot s'est installé, depuis quelques saisons déjà, comme l'un des très bon coureurs français, l'un des candidats potentiels à la victoire sur les épreuves difficiles du calendrier... et pas que les épreuves de seconde zone, comme en témoignent sa 2e place acquise sur le Grand Prix de Québec en 2013 ou encore sa 3e place sur le Grand Prix de Plouay en 2014.
Seulement voilà, en 2014, nous avions quitté Arthur Vichot sur le bitume canadien, lors du Grand Prix de Québec, avec une quadruple fracture de la clavicule. Une chute automatiquement synonyme de fin de saison prématurée et donc de forfait sur des épreuves comme les Championnats du Monde de Ponferrada ou encore sur le Tour de Lombardie.
2015 devait marquer une suite logique dans la progression du coureur Franc-Comtois de 27 ans, coureur de la FDJ depuis ses débuts pros, en 2010 mais cette saison 2015 fut bien plus compliquée que ce a quoi Arthur Vichot s'attendait. Le début de saison était pourtant prometteur. En effet, au sortir de Paris-Nice, et juste avant d'attaquer ses premiers grands objectifs de la saison à l'occasion des classiques ardennaises, Arthur Vichot semblait en bonne voie avec notamment une 8e place acquise en tout début de saison sur la Vuelta a Murcia remportée par Rein Taaramaë ou encore une 4e place sur la deuxième étape de la Ruta del Sol, à Mucena, sans oublier, tout de même, une satisfaisante 12e place au classement général de Paris-Nice, sur un circuit pas vraiment à son goût. Seulement voilà, Arthur Vichot se présente au départ de l'Amstel Gold Race affaibli, fatigué. Le coureur pense dans un premier temps à un surentraînement, mais il n'en est rien. Vichot enchaine les contreperformances et les abandons sur Liège-Bastogne-Liège mais aussi sur le Tour de Romandie, où il met pied à terre au court de la deuxième étape. Finalement, après une série d'examens, un cytomégalovirus est détecté dans le corps d'Arthur Vichot. Le coureur est donc mis au repos pendant un mois et effectue sa reprise en Juin, à l'occasion du Tour de Suisse, ultime répétition avant les Championnats de France et le Tour de France. Sur ce Tour de Suisse, Arthur Vichot parvient à

travailler quelques peu pour son leader, Thibaut Pinot, mais traîne, de longs kilomètres, en queue de peloton dès que le rythme accélère. Le Franc-Comtois n'abandonne pas pour autant et parvient à boucler ce Tour de Suisse dans l'anonymat le plus complet, à la 119e place du Classement général final. Bien conscient de ses capacités du moment, Arthur Vichot décide alors, d'un commun accord avec son manager général, Marc Madiot, de ne pas participer au Tour de France, alors qu'il avait participé aux quatre dernières éditions du Tour. Une décision mûrement réfléchie et sans aucun regret, renforcée encore par son difficile Championnat de France, où il est apparu en difficultés à plusieurs reprises.
La majeure partie de la saison et des objectifs d'Arthur Vichot s'est alors écoulée. Il ne lui reste plus que quelques mois pour tenter de sauver son année et de se rassurer, dans l'optique de préparer un retour en force en 2016. Arthur Vichot profite du mois de Juillet pour se ressourcer et reprendre progressivement l'entraînement. Il effectue son retour à la compétition en Juillet, à l'occasion du Tour de Wallonie, sur lequel il parvient tout de même à se classer 5e de la troisième de l'épreuve, remportée par un certain Philipe Gilbert, au sommet de la Citadelle de Namur. Vichot parvient également à se classer 9e, deux jours plus tard, sur la dernière étape de ce même Tour de Wallonie, dont l'arrivée est jugée au sommet du Mur de Thuin, ce qui lui permet de terminer à une encourageante 14e place au classement général final. Il faudra cependant patienter deux mois supplémentaire pour revoir Arthur Vichot jouer les premiers rôles sur une épreuve, à l'occasion du Grand Prix de Wallonie, remporté cette année par Jens Debusschere, et dont il prend la 7e place. Entre temps, Arthur Vichot s'est classé 18e du Grand Prix de Québec, prenant la dernière place du groupe arrivé pour la gagne, avant d'abandonner, quelques jours plus tard sur le circuit du Grand Prix de Montréal. La toute fin de saison ne fut pas plus réjouissante pour le coureur de la FDJ, qui a mis pied à terre sur ses deux dernières courses, Milano-Torino, remporté par Diego Rosa, et le Tour de Lombardie, remporté par Vincenzo Nibali, et sur lequel il a pu assister à la très belle 3e place de son coéquipier, leader et ami Thibaut Pinot.
2015 fut une année noire pour Arthur Vichot. Si le Franc-Comtois poursuivait une progression presque sans embûches depuis 2010, sa fin de saison 2014 et l'ensemble de cette saison 2015 auront été pleines de mésaventures. Tout le monde sait qu'Arthur Vichot est un coureur talentueux. Tout le monde sait qu'Arthur Vichot est à sa place parmi les 10 premiers de classiques World Tour. Ne lui reste plus qu'à travailler dur pour retrouver cette place, et ranger cette difficile saison 2015 aux oubliettes.
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