Sky, Froome, tout simplement en avance.
- cobbling
- 9 nov. 2015
- 4 min de lecture

Il est décrié de toutes parts, son allure est, certes, peu académique, mais force est de constaté que Christopher Froome est tout simplement un coureur cycliste hors-normes. Brillant vainqueur de son deuxième Tour de France en Juillet dernier, Christopher Froome est constamment confronté à des questions plus ou moins déplacées de journalistes portant sur le dopage. Certain sont peut-être (sûrement, en fait) trop chauvins pour simplement admettre que Christopher Froome ne soit supérieur au reste du peloton, d'autres sont, eux, certainement effrayés à l'idée de vivre un deuxième épisode Armstrong. Seulement voilà, si notre avis sur le cas Lance Armstrong pourrait être le sujet d'une thèse universitaire, nous devons cependant nous rendre à l'évidence: Christopher Froome n'est pas Lance Armstrong. Bien sûr, les deux hommes ont certains points communs, comme le fait, par exemple, d'avoir forgé leur caractère et leur soif de victoire dans la douleur et la souffrance, comme bon nombre de champions de toutes disciplines et de tous horizons, mais Christopher Froome n'est pas Lance Armstrong. La comparaison est pourtant facile, bien trop facile d'ailleurs pour qu'elle ne soit crédible. Christopher Froome est d'ailleurs bien loin d'être la rock star des pelotons que Lance Armstrong pouvait être à son époque, et il n'en a certainement aucune envie. Si son attaque dans le Mont Ventoux en 2013 en a scotché, pour ne pas dire terrifié, plus d'un, elle en a aussi ébloui beaucoup d'autres. Personne n'est, aujourd'hui, en mesure de juger de la culpabilité ou non de Christopher Froome. Christopher Froome possède, à ce jour, l'un des plus beaux palmarès pour un coureur en activité. Avec deux Tour de France à son actif, le britannique n'a cependant pas toujours été invincible et invaincu, comme sur la Vuelta 2014, qui fut une belle revanche du Tour de France, suite aux abandons de Froome et de Contador. Christopher Froome suit tout simplement son programme de préparation à la lettre. Un programme préparé de longs mois à l'avance et articulé de la plus précise des manières pour que le leader de la formation Sky soit le moins vulnérable possible au moment d'accrocher un dossard. Nombreux sont ceux qui pensent que le palmarès du Tour de France ne restera pas inchangé après le passage du coureur britannique, pas nous. Peut-être sommes nous naïfs, peut-être aimons nous tout simplement trop les coureurs qui gagnent? Aucune idée.

Le Team Sky a prouvé, depuis sa création en 2010, que tout était possible. Rappelez-vous les dires de Dave Brailsford lors du lancement de cette équipe "nous voulons gagner le Tour de France avant 2012"... et l'objectif fut atteint avec une maîtrise déconcertante. Car le succès du Team Sky se trouve là, dans la prévision. Il n'y a, au sein de cette formation, aucune place accordée au doute et à l'incertitude, et c'est peut-être de là que viennent les échecs du Team Sky sur les classiques par exemple. Tout est calculé. Au détriment, parfois, du spectacle, certes, mais ces gens là sont avant tout présents sur les courses dans l'exercice de leur métier, et donc, pour gagner des courses, pas ravir le public d'attaques incensées d'un maillot jaune à 90km d'une arrivée au sommet du Galibier par exemple. Le Team Sky est en avance sur beaucoup de points, et les autres équipes ne se privent pas de copier cela pour, elles aussi, se développer. Seulement voilà, comment voulez-vous rattraper le guépard (pour ne pas dire Jaguar...) lorsque vous courrez sur un lièvre? Cela est impossible. Le Team Sky a toujours eu, et a toujours d'ailleurs, un voire deux temps d'avance sur les autres formations. Pouvez-vous me dire combien de coureurs remontez sur leur home-trainer à l'arrivée d'une course avant que le Team Sky ne fasse de cela un véritable rituel? Pouvez-vous me dire combien d'équipes travaillent en collaboration avec une Université telle que celle de Sheffield, classée 69e Université mondiale? Et cela n'est que la face visible de l'iceberg. Le Team Sky n'est pas qu'une simple équipe cycliste, ni même une simple entreprise. C'est une usine à champions.
Peut-être ont-ils un temps d'avance sur la technologie mais aussi sur le dopage, nous n'en savons rien. Et vous non plus. Mais force est de constater que ce Team Sky force l'admiration, qu'elle est, au jour d'aujourd'hui, la seule formation capabe de tirer le meilleur de chaque coureur, jusqu'à épuisement parfois, comme ce fut le cas pour Bradley Wiggins, par exemple, mais ce Team Sky n'est autre que le Real Madrid du cyclisme moderne et Christopher Froome le Cristiano Ronaldo de cette formation: un leader hors-pair, capable de supporter toute la pression inhérente à un coureur de sa trempe et de répondre à toutes les attentes de manière brillante.
Nous sommes nombreux à rêver, au jour d'aujourd'hui, de voir un coureur français comme Thibaut Pinot ou Romain Bardet remporter le Tour de France. Ces deux jeunes coureurs sont en progrès constants mais leur meilleure chance de remporter un jour le Tour ne se trouve-t-elle finalement pas de l'autre côté de la Manche?
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