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Denis Flahaut, le Champion anonyme.

  • cobbling
  • 13 oct. 2015
  • 7 min de lecture


Denis Flahaut, alias "la bomba", bientôt 37 ans, et membre, en 2015 de la formation continentale CCT p/b Champion System est l'un de ces sprinteurs qui aurait pu, et aurait sûrement dû, d'ailleurs, avoir une brillante carrière au sein de formations World Tour et Continentale Pro. Seulement voilà, s'il a obtenu l'assurance, il y a quelques semaines de faire partie du peloton professionnel en 2016, au sein de cette même équipe Champion System, Denis Flahaut a suivi une trajectoire pour le moins anodine, et un parcours couvert d'embûches.

Sprinter connu et reconnu au sein du peloton amateur français, Flahaut est déjà âgé de 24 ans lorsqu'il signe son premier contrat au sein de la formation Flanders, en 2006, après avoir remporté 3 étapes du Tour du Faso, lors de la saison 2004, alors qu'il évoluait encore sous les couleurs de l'EC-Raismes Petite Forêt. C'est d'ailleurs en 2006 que la carrière du coureur originaire de Valenciennes est véritablement lancée. 8e du Grand Prix de Lillers, et vainqueur du sprint du peloton, Flahaut signe là son premier Top 10 sur le circuit UCI Europe Tour avant de sa classer 12e, quelques jours plus tard, de l'Omloop van het Waasland, remporté par Nico Eeckhout, ou encore 13e de "son" Grand Prix de Denain, en Avril, qui a sacré, au sprint, Jimmy Casper. Au cours de cette saison 2006, Flahaut s'est également offert la kermesse professionnelle de Mere, juste devant un certain Iljo Keisse, avant de se classer 3e de la Kermesse professionnelle de Vichte, juste derrière Wouter Weylandt et Nico Eeckhout. Cette première saison assez concluante chez les pros offre à Denis Flahaut l'opportunité de continuer chez les professionnels en 2007, au sein de la formation belge Flanders, dans laquelle il retrouve notamment des coureurs comme Grégory Habeaux, Janek Tombak, Vytautas Kaupas ou encore Geert Omloop.

C'est au cours de cette saison 2007 que Denis Flahaut va véritablement éclore aux yeux du public... belge, décrochant pas moins de 4 victoires UCI, la Neuseen Classics devant Stefan Radolcha et Javier Benitez, la Delta Profronde, aux Pays-Bas, où il devance au sprint Stefan van Dijk et Matthew Goss, l'Arno Wallaard Memorial, aux Pays-Bas, ou encore la Flèche du Port d'Anvers. Au cours de cette saison, il s'est également classé 2e de la kermesse professionnelle de Puivelde ou encore 3e du Koolskamp Kampioenschap van Vlaanderen, derrière Baden Cooke et Andy Capelle... Le palmarès de Denis Flahaut commence à bien se garnir.

Suite à cette belle saison 2007, le petit sprinteur français attire les convoitise et signe, en 2008, au sein de la formation Saunier Duval, aux côtés de coureurs comme Riccardo Ricco, Benat Intxausti, Juan José Cobo ou encore le français Aurélien Passeron. Cette saison 2008 aurait dû être celle de la consécration pour Denis Flahaut, celle qui allait véritablement lancer et changer sa carrière, il n'en fût rien.... en tous cas pas de la façon à laquelle il s'attendait. Certes, d'un point de vue sportif, Flahaut s'est imposé sur la Ruta del Sol, après déclassement d'Alessandro Petacchi, s'est classé 2e du Trofeo Cala Millor, derrière Graeme Brown, lors du Challenge de Majorque, ou encore parmi les dix premiers de sprints sur des épreuves comme le Tour Down Under, en Australie, ou le Tour de Pologne, épreuves qui appartienent au circuit UCI World Tour. Flahaut a également eu l'occasion de découvrir Paris-Roubaix, et l'impitoyable loi de cette épreuve, ralliant la ligne d'arrivée hors-délais, bien après Tom Boonen, et après près de 40km juste devant.... la voiture-balai. Flahaut a également eu l'occasion de découvrir le GP E3, où Gand Wevelgem, ses premières grandes classiques pavées. Seulement voilà, l'aventure au sein de la structure espagnole a tourné court pour plusieurs raisons. Premièrement, on ne peut pas véritablement dire que la formation Saunier Duval (repabtisée Scott-American Beef en cours de saison) faisait confiance à Denis Flahaut, qui a terminé cette saison avec à peine 36 jours de course sur le circuit UCI. De plus, 2008 a été une saison cauchemardesque pour la structure, étant donné que ses deux leaders, Riccardo Ricco et Leonardi Piepoli ont été contrôlés positifs à l'occasion du Tour de France. Un double scandale qui a, bien évidemment, entâché l'image et la réputation de l'équipe et

donc, indirectement, celle de Denis Flahaut.

A l'issu de cette saison 2008, Denis Flahaut rentre en Belgique et signe dans la formation Landbouwkrediet-Colnago, managée par Gerard Bulens, et dans laquelle il retrouve son ami David Boucher. Cette saison 2009 marque véritablement le retour au premier plan d'un Denis Flahaut que l'on trouve très en jambes et en pleine confiance au cours de cette belle année, décrochant même deux des trois victoires UCI de l'équipe, lors du Grote 1-Mei Prijs à Hoboken, devançant au sprint Adam Blythe et Joeri Clauwaert, ainsi que sur Putte-Kappelen, en fin de saison, où il règle au sprint des coureurs comme Stefan van Dijk, James Vanlandschoot ou encore Danilo Napolitano. Cette saison 2009 est également marquée par neuf places parmi les dix premiers sur des épreuves UCI, dont un podium sur "son" Grand Prix de Denain, qu'il rêve encore de remporter, juste derrière Jimmy Casper et Mathew Goss. Notons également trois 3e places sur des kermesses professionnelles en Belgique, à Ninove, battu par Kenny Dehaes et Stefan van Dijk, Heist-op-den-Berg, derrière Greg Van Avermaet et Wouter Weylandt et à Wanzele derrière Steven Caethoven et Bobbie Traksel. Seulement voilà, à l'issue de cette saison 2009, Denis Flahaut n'est pas conservé au sein de la formation belge et doit, à la surprise générale, chercher un nouvel employeur pour 2010. C'est finalement en Ukraine, au sein de la formation Continentale ISD que Denis Flahaut trouve refuge pour cette saison 2010 et, après une belle

saison chez Landbouwkrediet, Denis Flahaut part découvrir une nouvelle culture et de nouvelles épreuves, à l'autre bout du monde. Toujours aussi sûr de sa pointe de vitesse et de ses chances de victoires lors d'une arrivée massive, Flahaut marque le coup d'entrée de jeu, en prenant la 4e place de la Bevebeek Classic, sa première course UCI de la saison avant de s'imposer, tout en maîtrise, deux semaines plus tard, sur l'Omloop van het Waasland, réglant au sprint Baptiste Planckaert et le lituaniene Eigidijus Juodvalkis. Mais c'est finalement en Avril 2010 que Denis Flahaut va réaliser le plus gros coup de sa carrière. Invités sur le Grand Prix de Denain, les coureurs de la formation ISD ne viennent qu'avec une seule idée en tête, laisser Denis Flahaut dans les meilleurs conditions à l'approche du sprint. La journée s'est idéalement passée pour Flahaut et ses coéquipiers, qui ont pu observer le travail des formations Pro Tour tout au long de la course pour favoriser une arrivée au sprint. Sûr de sa force et sûr de lui, "la bomba" n'a jamais aussi bien porté son nom que ce Jeudi 15 Avril 2010, où déboulant à toute vitesse, Denis Flahaut vient décrocher ce qui restera très certainement la plus belle victoire de sa carrière, en ce Jeudi 15 Avril 2010, Denis Flahaut remporte le Grand Prix de Denain, SON Grand Prix de Denain, pour la plus grande joie du coureur, de sa famille, et de ses très nombreux supporters. Neuf jours à peine après cette magnifique victoire, Flahaut prend la 3e place de l'Arno Wallaard Memorial, aux Pays-Bas, battu au sprint par Stefan van Dijk et Kenny van Hummel avant de s'imposer à nouveau, en Mai, sur le Tallin-Tartu Grand Prix, réglant au sprint les deux stars du peloton estonien, Jaan Kirsipuu et Erki Putsep.

2010 fut donc une saison pleine pour Denis Flahaut qui a décroché là la plus belle victoire de sa carrière. Après ce court interim en Ukraine, Denis Flahaut signe, à 32 ans, son premier contrat pour une équipe professionnelle française en rejoignant la formation Roubaix-Lille Métropole. Et c'est un Denis Flahaut en pleine force de l'âge que la formation continentale nordiste récupère en Janvier 2011. Il ne faut en effet pas très longtemps à Denis Flahaut pour décrocher sa première victoire sous les couleurs roubaisiennes en remportant, début Mars, le Grand Prix de Lillers, devançant au sprint Fabien Bacquet, et le danois Nikolo Aistrup. Au cours de cette saison, Flahaut va accumuler les places d'honneur dans les sprint, confirmant ainsi qu'il est toujours bien présent, en se classant 3e de la Ronde Pévéloise, en Juillet, battu au sprint par le jeune Arnaud Démare, et le sprinteur biélorusse de la Française des Jeux, Yauheni Hutarovich. Venu remettre son titre en jeu en Avril sur le Grand Prix de Denain, Denis Flahaut n'a pu faire mieux que 5e, battu par Jimmy Casper, Romain Feillu, Aidi

s Kruopis et Leigh Howard. Reconduit au sein de la formation nordiste pour la saison 2012, Flahaut parvient à s'imposer lors de la première étape du Paris-Arras Tour, suite à un énorme travail de son équipe. 7e du Grand Prix de Denain, remporté par Juan José Haedo, en Avril, c'est sur le Championnat de France professionnel, à Saint-Amand-les-Eaux, que Denis manque de réaliser la meilleure performance de sa carrière. Parfaitement placé à l'approche du sprint final malgré l'attaque conjointe de deux de ses coéquipiers dans le final, "la Bomba" reste impeccablement placé à l'avant du peloton, laissant la formation FDJ des Nacer Bouhanni et Arnaud Démare, faire le plus gros du travail sous la pluie battante accompagnant ce Championnat de France. "Ejecté" par un coureur de la FDJ à l'amorce des derniers kilomètres, Denis Flahaut fait une énorme remontée au sprint, parvenant même à prendre la 4e place de ce Championnat de France professionnel, derrière Nacer Bouhanni, Arnaud Démare et Adrien Petit. Denis Flahaut a pu (et a très certainement dû) avoir de gros regrès à l'issu de ce Championnat de France 2012 car, qui sait ce qui aurait pu se passer si Denis Flahaut avait pu disputer son sprint à la régulière en 2012? Qui sait ce qu'il serait advenu de Denis Flahaut s'il avait remporté ce Championnat de France 2012, ou ne serait-ce que terminé sur le podium de l'épreuve?

Personne ne le sait. Mais ce que nous savons en revanche, c'est que, depuis, Denis Flahaut a navigué au sein de formations Continentales étrangères, portant les couleurs de la formation Colba-Superano Ham en 2013, dont le meilleur résultat est une 9e place sur la kermesse professionnelle de Wanzele, remportée par Sébastien Delfosse. En cette saison 2013, Flahaut s'est également classé 10e de la kermesse professionnelle de Borsbeek, remportée en solitaire par Jonathan Breyne, ou encore 19e du Grand Prix de Denain, où il fut géné par une chute dans le dernier kilomètre de l'épreuve.

Depuis, Denis Flahaut est devenu assez inexistant, naviguant en 2014 au sein de la formation Veranclassic-Ekoï, sans qu'un véritable programme ne lui soit jamais proposé, ne comptant d'ailleurs que 6 jours de course sur des épreuves UCI en 2014, puis, rejoignant, en cours de saison 2015, la formation CCT P/b Champion System, avec laquelle il n'est pas venu à bout d'une seule des 11 épreuves UCI auxquelles il a participé à ce jour.

Alors même s'il a été reconduit au sein de l'équipe CCT p/b Champion System pour 2016, il est évident que la carrière de Denis Flahaut est aujourd'hui derrière lui. S'il est peut-être capable d'un dernier coup d'éclat, Denis Flahaut restera l'un de ces joyaux du cyclisme français que nul n'aura exploité à sa juste valeur. On le dit allergique aux bosses, Denis Flahaut n'en reste pas moins l'un des tous meilleurs sprinteurs que le peloton français ait connu ces dix dernières années. Dôté d'une pointe de vitesse exceptionnelle, "la Bomba" n'aura, malheureusement, jamais vraiment eu le temps d'exploser...

 
 
 

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