Rafaâ Chtioui revient au galop.

Nombreux sont ceux qui se souviennent de ce grand coureur tunisien, apparau en Europe sous les couleurs du Centre Mondial du Cyclisme en 2008. Etonnant médaillé d'argent sur les Championnats du Monde Juniors en 2004, derrière Roman Kreuziger, Chtioui avait eu, par la suite, l'occasion de se montrer chez les professionnels, au sein de la formation italien Acqua & Sapone, pour laquelle il a couru en 2010 et 2011, mais aussi chez Europcar, dont il a porté le maillot vert au cours de la saison 2012. Médaillé de nombreuses reprises sur les Championnats arabes et d'Afrique, Chtioui est arrivé en Europe avec de sérieuses références sur les autres continents. Vainqueur d'étape sur le Tour de Singarak, en Indonésie, en 2009, ou encore sur le Tour de Serbie cette même année, le tunisien décroche son principal fait d'armes en 2010, en décrochant son premier titre de Champion de Tunisie sur route, pour sa première saison chez Acqua & Sapone. C'est effectivement au sein de la formation italienne que Chtioui se dévoile aux yeux du grand public. 54e de son premier Paris-Roubaix, mais aussi classé à de nombreuses reprises dans les dix premiers d'étapes sur différentes épreuves du Calendrier UCI comme les 4 Jours de Dunkerque, le Tour de Belgique ou le Tour du Poitou-Charentes, Chtioui s'annonce, dès sa première saison chez les professionnels comme un bon sprinteur et un coureur en devenir. La saison 2012 du coureur tunisien est tout aussi correcte. Classé à plusieurs reprises parmi les 10 premiers d'étapes sur des épreuves comme le Tour de Belgique ou encore sur le Giro della Provincia Calabria, Chtioui se voit même offrir, en fin de saison, l'occasion de participer aux Championnats du Monde du contre-la-montre à Copenhague, dont il prendra la 46e place avant de disputer, quelques semaines plus tard le Tour de Lombardie, sa deuxième classique World Tour, dont il ne viendra pas à bout. Les performances encourageantes de Chtioui poussent ainsi Jean-René Bernaudeau, manager de la formation Europcar, à lui offrir un contrat pour la saison 2012. Condamné à un rôle d'équipier sur la majorité des épreuves auxquelles il est convié, Chtioui parvient tout de

même à se hisser sur la 2e marche du podium de la Roue Tourangelle, son meilleur résultat à ce jour sur une épreuve UCI Europe Tour. Notons également une belle 3e place au classement général de la Ronde de l'Oise (2.2) au mois de Juin et quelques autres Top 10 collectés sur des épreuves comme le Tour de Turquie et le Tour de Bavière. Avec sa sélection nationale, Chtioui prend la 2e place des Championnats d'Afrique du contre-la-montre par équipes et la 6e place du Championnat d'Afrique du contre-la-montre individuel. A l'issue de cette saison 2012, Jean-René Bernaudeau ne reconduit pas le contrat du coureur tunisien qui doit donc faire son retour chez les amateurs. Chtioui profite de cette saison 2013 pour faire à nouveau parler de lui en remportant le Trophée de l'Anniversaire (1.2), épreuve disputée au Maroc et comptant pour le Challenge du Prince, prenant d'ailleurs la 2e place du Trophée Princier derrière un certain Adil Jelloul, la veille de sa victoire. Chtioui a également profité de cette saison pour récupérer les titres de Champion de Tunisie sur route et sur le contre-la-montre avant de prendre part aux Championnats du Monde de Florence, prenant la 52e place du contre-la-montre et abandonnant sur l'épreuve en ligne.

2014 sonne le retour chez les professionnels de Rafaâ Chtioui, au sein de la toute nouvelle Skydive Dubaï. Rafaâ se voit alors offrir l'occasion de participer à des épreuves comme le Tour de Dubaï et le Tour du Qatar, en compagnie de nombreuses équipes du World Tour, venues ici préparer leur saison. Malgré une intéressante 18e place lors de la première étape du Tour du Qatar, Chtioui traverse dans un quasi anonymat ces deux première épreuves. Il faut ainsi attendre le mois de Juin et le Championnat de Tunisie de la course en ligne pour voir Rafaâ Chtioui lever les bras, chose qu'il reproduira en décembre, remportant le Jelalah Malaysia (2.2).

Après une première saison en Continentale en 2014, Chtioui a pris le temps de bien prendre ses marques avant de revenir, sur le devant de la scène au début de la saison 2015. 10e du Tour d'Egypte en janvier, 6e du Championnat d'Afrique du contre-la-montre et 10e de la course en ligne en février, Chtioui arrive donc déjà affuté sur la Tropicale Amissa Bongo, dixième du nom, à la mi-février, face à peloton composé notamment de coureurs comme Yauheni Hutarovich, Yohann Gène ou encore Tim De Troyer. Vainqueur en solitaire de la première étape après une longue échappée, puis récidiviste le lendemain, il n'aura fallu que deux jours de courses à Rafaâ Chitoui pour plier cette 10e Tropicale Amissa Bongo, face à peloton de coureurs européens venus en découdre sous le soleil. Un retour remarqué pour Chtioui qui s'impose là au nez et à la barbe de coureurs de formations Continentales Professionnelles telles Europcar, Bretagne-Séché Environnement ou encore Wanty-Groupe Gobert. Cette saison, Chtioui s'est également imposé en solitaire sur le Tour du Japon, juste devant son coéquipier Francisco Mancebo ainsi que sur les Championnats de Tunisie sur route et du contre-la-montre. Le reste de la saison de Chtioui est composé essentielement de places d'honneurs, parmi les 10 premiers sur des épreuves comme le Tour de Malaisie ou l'International Tour de Banyuwangi Ijen, en Indonésie. Mais en 2015, Chitoui s'est surtout distingué en réalisant quelques échappées sur des épreuves comme le Dubaï Tour, où il est resté échappé pendant de longs kilomètres en compagnie de Davide Frattini et de Chu Kai Feng lors de la deuxième étape de l'épreuve ou encore, plus récemment, lors du Tour d'Abu Dhabi, où il a réalisé une belle échappée solitaire, étant revu par le peloton à moins d'un kilomètre de la ligne d'arrivée. Une aubaine pour un coureur au potentiel déjà bien connu mais qui n'a jamais réellement sû percer en Europe.

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