Pourquoi faut-il toujours faire confiance à Yauheni Hutarovich?

Champion du Monde des podiums mais très rarement vainqueur, Yauheni Hutarovich peut être considéré comme un mauvais investissement pour une équipe. Mais pas pour nous. En voici les principales raisons.

• Nous nous sommes amusés à calculer le nombre de places de 2e et de 3e qu'il a accumulé depuis ses débuts chez les professionnels en 2007, avec l'équipe Roubaix-Lille Métropole. Le résultat est tout de même énorme puisque nous avons trouvé 59 podiums, hors victoires, accumulés en 9 saisons chez les pros. Un nombre donc conséquent de places sur le podium qui contenterait bon nombre de coureurs. De plus, avec ses 10 podiums en 2015, Hutarovich reste donc une valeur sûre à ce niveau.

• Il est, certes, le Champion du Monde des podiums, mais Hutarovich est aussi un coureur qui sait gagner. Avec trois victoires sur le Circuit World Tour (2 étapes sur le Tour de Pologne acquises en 2010 et 2013 mais aussi et surtout une étape sur le Tour d'Espagne en 2010) pour un peu plus de 25 victoires UCI au cours de sa carrière, dont 4 Championnats de Biélorussie, Hutarovich offre tout de même un CV plus qu'intéressant, totalisant plus de victoires à ce jour que des sprinteurs comme Kenny van Hummel (23), Romain Feillu (18) ou Gerald Ciolek (18). Même s'il n'a pas su s'imposer sur le sol européen cette saison, il a quand même décroché trois bouquets en début de saison, lors de la Tropicale Amissa Bongo (2.1), au Gabon. Et puis, notons tout de même qu'au cours de sa carrière, Yauheni Hutarovich s'est offert le scalp des tous meilleurs sprinteurs mondiaux. De Mark Cavendish à Alessandro Petacchi en passant par Tyler Farrar, Oscar Freire, Gerald Ciolek ou Thor Hushovd, tous ont un jour vu la roue de sprinteur biélorusse de loin.

• Parce qu'il a de la caisse, et que la caisse on ne l'a pas naturellement. A bientôt 32 ans (il les aura le 29 Novembre prochain), Hutarovich a participé au cours de sa carrière à 5 Grands Tours: deux Tour de France (2009-2012), deux Tour d'Espagne (2010-2014) et un Tour d'Italie (2008) pour une victoire d'étape, sur la Vuelta en 2010. Mais ce n'est pas tout. Membre d'équipes World Tour de 2008 à 2014 avec les formations FDJ et AG2R La Mondiale, Hutarovich a également eu l'occasion de participer à de nombreuses épreuves du calendrier World Tour comme le Tour Down Under en Australie, le Tour de Pologne, le Tour de Suisse, Tirreno-Adriaticco, l'Eneco Tour ou encore Paris-Nice. Ajoutons à cela 7 participations à Paris-Roubaix (son meilleur résultat étant une 23e place en 2009), 3 Milan-San Remo, 6 Gent-Wevelgem (dont une 8e place en 2014), 2 Tour des Flandres et 4 Paris-Tours (dont une 10e place en 2010) et nous retrouvons un garçons qui a déjà une certaine expérience du plus niveau. De plus, étant membre régulier de la sélection nationale de Biélorussie, Hutarovich a participé au cours de sa carrière à 5 Championnats du Monde ainsi qu'aux Jeux Européens de Baku en 2015 et aux Jeux Olympiques à Londres, en 2012.

• Parce qu'il devient progressviement un très bon poisson pilote. Amené à travailler de plus en plus souvent pour un autre sprinteur, que ce soit Arnaud Démare et Nacer Bouhanni en 2012 ou bien Dan McLay cette saison, Hutarovich se fonde petit à petit dans ce rôle de capitaine de route et de poisson pilote. Dernier

essai en date: lors de la Brussels Cycling Classic où nous l'avons vu travailler dans le final afin de repalcer au mieux le jeune britannique McLay pour que ce dernier ne vienne prendre la 6e place de l'épreuve. De plus, il n'est pas avare de conseils et n'hésite pas à aider ses jeunes coéquipiers au sein du peloton en les conseillant sur le placement notamment. Bref, un élement important.

• Parce qu'il a souvent joué de malchance. Paris-Roubaix est sa course préférée. Mais voilà, Paris-Roubaix ne semble pas aimer Yauheni Hutarovich. Toujours prêt à batailler pour tenir sa place en tête de peloton sur cette épreuve mythique, Hutarovich a (très) souvent été victime de chutes, de crevaisons, d'ennuis mécaniques en tous genre voire même des trois en même temps sur l'Enfer du Nord. Seulement voilà, la malchance ne s'arrête pas là pour Hutarovich. Victime de plusieurs crevaisons sur la Ronde de l'Oise (2.2) en Juin dernier, Hutarovich y a sûrement laissé des forces précieuses qui lui ont coûté au moins une victoire d'étape. Même son de cloche sur le Tour du Poitou-Charentes en Août dernier où, victime d'une crevaison à moins de 20km de l'arrivée de la 2e étape, il est contraint de laisser beaucoup d'énergie afin de retrouver sa place au sein du peloton avant de prendre la 2e place de l'étape juste derrière l'italien Matteo Trentin. Hutarovich aura également joué de malchance sur les derniers Championnats du Monde de Richmond où, victime de deux crevaisons et d'un bris de dérailleur, le sprinteur biélorusse a été contraint à l'abandon sur un circuit qui, certes ne semblait pas lui convenir à première vue, mais sur lequel tout peut arriver.

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